Devenir entrepreneur, c'est dans la tête
#21 ou les leviers psychologiques de la croissance d'une entreprise
Bonjour 👋
Nous sommes à l’édition #21 des Mondes de demain, bienvenue aux 12 petits nouveaux qui nous ont rejoints depuis la fois précédente.
Moi qui suis la reine de l’anticipation, je dois faire une confession : cette newsletter a été écrite à l’arrache.
Entre la période des conférences académiques, les projets à boucler pour les clients, des propositions commerciales pour la rentrée, la construction d’une nouvelle offre et des articles scientifiques en cours de révision : tout s’accélère.
Cerise confite sur le gâteau déjà trop sucré, je suis partie en formation à Lisbonne quelques jours et en suis revenue électrisée avec une conviction forte : devenir entrepreneur, c’est d’abord dans la tête.
🧠 C’est mon thème du jour.

☝🏻Saviez-vous que
J’ai lancé mon compte Instagram où je compte parler de mes sujets préférés sous des formats un peu différents. Vous pouvez me suivre à @lintellobusiness. Je vous raconterai le pourquoi de ce pseudo une prochaine fois.
On ne naît pas entrepreneur, on le devient
J’ai monté ma société il y a un peu plus d’un an maintenant et c’est le temps qu’il m’aura fallu pour comprendre que ma trajectoire n’était pas parfaitement alignée avec mes envies et ambitions.
Les raisons à cela :
Le début d’un ennui. S’ennuyer dans sa propre entreprise comme lorsque j’étais en grand groupe, n’est-ce pas un comble ?
Des compétences appliquées par automatisme. J’ai dupliqué ce que je savais faire quand j’étais salariée. Conséquence : ça fonctionne et mes clients sont des grands groupes. Avec leurs avantages (ça paie bien) et leurs inconvénients (c’est lourd et difficile à manœuvrer).
Un état d’esprit salarié. Au-delà d’un héritage familial, c’est aussi la conséquence de presque 10 ans en CDI.
Conclusion : j’étais ce que j’ai envie de définir comme une entrepreneure de papier, c’est-à-dire quelqu’un qui fait un chiffre d’affaires plus qu’honorable, mais un peu en difficultés pour grimper l’étage d’après.
Il faut s’entourer d’entrepreneurs pour le devenir
J’ai beaucoup entendu dire qu’on est la moyenne des gens que l’on fréquente. J’ai toujours pris cette phrase pour ces maximes que l’on accroche au mur pour faire cool sans jamais les lire. Au royaume du Coolistan, dieu sait que les phrases pompeuses sont légion.
Puis j’ai commencé à me rendre compte que j’étais toujours celle qui donnait des conseils. À mes anciens collègues pour se lancer. À ces amis curieux de la vie d’entrepreneur. Et d’une certaine façon, c’est valorisant.
Mais c’était surtout la preuve que j’étais entourée de personnes qui ne comprennent pas ce que c’est d’être “skin in the game”, c’est-à-dire de jouer sa peau économiquement : des profs qui ont leur salaire qui tombe chaque mois en jouant l’illusion de l’insécurité ou des salariés qui envisagent cela comme un projet à côté etc. Des gens qui, au fond, ne misent ni leur loyer, ni leurs vacances, ni leur vie personnelle à ce jeu aussi passionnant que dangereux.
Alors qui me conseille, moi ?
C’est la raison qui m’a poussée à rejoindre un Mastermind ; celui de Thibault Louis et Kévin Dufraisse.
Un Mastermind est une petite communauté d’entrepreneurs qui se réunit pour échanger conseils et expériences, et se soutenir mutuellement.
Là-bas, j’ai rencontré une quinzaine d’entrepreneurs francophones, éparpillés partout sur la planète, avec des projets passionnants et à fort potentiel.
Et j’ai pris une immense claque.
Entreprendre est la thérapie que tu n’avais pas imaginé faire
Ce mastermind est un peu le MBA des solopreneurs. On y apprend de la technique, on y fait du réseau et on se partage bonnes pratiques et bons contacts.
C’est surtout un grand huit émotionnel. Cela fait peur, stresser, décourage puis motive. Cela oblige à sortir de sa zone de confort pour regarder quelques vérités bien en face.
Quelle est objectivement ma situation économique ? Et quel est mon rapport à l’argent ?
Quelles dettes suis-je en train de contracter ? Techniques ? Organisationnelles ? Relationnelles ? Réputationnelles ?
Quels sont mes blocages pour aller plus loin ?
Le tout fait avec bienveillance mais sans complaisance. Avec ambition mais sans fausse pudeur. Ici, on parle en centaine de milliers d’euros de chiffre d’affaires minimum, avec l’ambition du million sans rougir et une marge à faire pâlir d’envie.
Mon collègue Vince Ertveld dit qu’il a pris “une claque, une fessée et un coup de pied au c**.” On ne saurait mieux dire.
J’ai entendu des entrepreneurs ne pas cotiser pour la retraite car ils ont bien l’intention d’être millionnaires avant ; déléguer à d’autres freelances pour garder la tête hors de l’eau et prendre plus de vacances ; se moquer du regard des autres sur les réseaux sociaux ; publier avec authenticité qui ils sont, sans demander l’autorisation à personne.
Moi, mon PER et ma crainte du jugement, on s’est retrouvé bien bêtes.
Passer un cap entrepreneurial, c’est revenir à des questions aussi essentielles qu’existentielles.
Et c’est précisément ce qu’on n’apprend pas quand on est bon élève.
Qui suis-je, au milieu de mes multiples profils ? Que sont mes aspirations et mon rapport à la liberté ? Qu’est-ce que je ne m’autorise pas à faire et pourquoi ? Qui sont mes “faux alliés”, ces personnes qui me retiennent plus qu’elles ne me tirent vers le haut ?
C’est rude mais c’est un travail essentiel : celui qu’aucune école ne peut nous apprendre. Cela s’appelle juste l’expérience, et elle est vécue en accéléré dans un Mastermind.
Je crois que je me souviendrai longtemps de mon “hot seat”, ce moment où j’ai dû raconter qui je suis et mes problèmes avec une vraie vulnérabilité. Et qu’au-delà d’une écoute sincère, j’ai trouvé énormément de réponses à mes questions.
Le Mastermind dure 6 mois et je sais que cela va être une expérience transformatrice.
Je travaille déjà sur une nouvelle offre pour renouer avec ce que je sais faire le mieux (ma “zone de génie” comme on dit dans le milieu : j’ai vraiment hâte de vous en parler !), assumer vraiment qui je suis et me moquer encore plus du regard des autres.
Et dieu sait que je viens d’un double milieu (corporate et universitaire) qui s’en nourrit comme une bête immonde.
Je ne me suis jamais aussi sentie cheffe d’entreprise qu’en désapprenant.
À dans 15 jours pour la suite,
Pauline
PS : faites battre le petit cœur juste tout en bas de cet e-mail, ou laissez un commentaire si ça vous a plu ❤️
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Pour aller plus loin
Toutes les illustrations sont du génial Roberto Ferraro
Le Mastermind de Thibault Louis et Kévin Dufraisse
L’Almanach de Naval Ravikant, la Bible des solopreneurs.
“Skin in the game” ou “Jouer sa peau” de Nassim Taleb. Passionnant
Le compte LinkedIn de Justin Welsh, grande source d’inspiration
Le barman du Ritz, mon roman du moment. Ça n’a absolument rien à voir avec cette newsletter mais c’est génial, lisez-le.
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Article touchant Pauline. Tu mets le doigt sur le truc le plus intime et pour moi le plus difficile. Je croyais bien me connaître mais en définitive pas tant que ça.
PS: j'ai reconnu quelques tête sur la photo à Lisbonne. Génial !