Bonjour 👋
Nous sommes à l’édition #39 d’Aligné, bienvenue aux 17 petits nouveaux qui nous ont rejoints depuis la fois précédente. Et merci pour votre soutien dans ce changement éditorial !
Il y a quelques mois, un entrepreneur m’a dit : “ton contenu est superficiel, on ne voit pas ta patte.” Il parlait de LinkedIn, il ne lit pas cette newsletter.
Évidemment, je l’ai mal pris. Mais une fois mon ego réparé, je me suis interrogée : si on ne sait pas ce que je pense, est-ce parce que je ne pense… pas ?
Ça m’a beaucoup perturbée, car je me suis rendu compte que c’était un peu vrai. Alors comment remettre son cerveau en marche et développer une perspective sur le monde ?
💡 C’est mon thème du jour.
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Pourquoi arrête-t-on de penser
J’ai soutenu ma thèse il y a quelques mois : aux yeux de l’institution, j’ai donc des points de vue à défendre. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’en anglais, une soutenance se dit “defense”.
Je lis plus de 60 livres par an, vais au cinéma toutes les semaines.
Comment puis-je penser que je n’ai pas de point de vue sur le monde, les choses, l’entrepreneuriat, la vie, en somme ?
Je l’attribue à une chose en particulier : le bruit.
Penser est une activité en voie de disparition. Vraiment penser, j’entends. Je me suis rendu compte qu’avec le bruit ambiant (toujours plus d’actualités, de contenus, de réels sur insta, de livres, de…), il est vraiment difficile de s’entendre réfléchir.
Parce qu’il est aussi plus facile de consommer que de produire.
On s’abreuve d’avis, au point de ne plus savoir distinguer le sien dans la cacophonie.
Était-ce cela, au fond, l’érosion de ma propre pensée ? Ou suis-je aphone dans un monde qui hurle ? Est-ce l’absence de polarisation qui me rend transparente ?
Vertigineux.
Les symptômes d’un cerveau en veille
Je n’ai pas d’avis tranchés sur les sujets que je ne maîtrise pas. Cela me paraît être une hygiène respectable. Mais la question m’intéresse : à quoi reconnaît-on que votre cerveau est, doucement, en train de glisser vers le mode avion ?
À cela :
Vous répétez ce que vous entendez. Un côté perroquet que vous n’assumez pas.
Vous consommez plus d’opinions que vous n’en produisez (dans une discussion, dans un journal intime, le soir au dîner en famille etc.)
Si vous créez du contenu, il est interchangeable. Vos phrases pourraient être celles de n’importe qui.
Je distingue néanmoins deux étapes : la phase d’apprentissage et la phase d’émancipation.
La première est une phase de mimétisme : elle est indispensable et très humaine. Vous allez imiter ce que vous entendez, comprenez, observez. Comme des enfants qui développent une pensée.
La seconde est une phase de libération : c’est à ce moment précis que commence l’alignement. Ce n’est ni simple, ni évident. Cela suppose en plus d’assumer de prendre de la distance avec ce qu’on vous a appris précédemment.
Comment se remettre à penser par soi-même ?
Dans La faillite de la pensée managériale, François Dupuy écrit ceci :
“Ce qui permet de prendre de la distance par rapport à soi-même, à ses sentiments partisans, à l’immédiateté, ce qui rend possible de prendre du recul, c’est la culture générale. Et celle-ci fait cruellement défaut à la population des cadres.”
On pourrait aussi dire la même chose des entrepreneurs. J’ai trop lu, ces derniers mois, combien les études ne servent à rien, combien lire autre chose que des contenus business est une perte de temps et blablabla. Et les apologies de l’entrepreneuriat viriliste et tout-puissant à la Trump-Musk me donnent la nausée.
Ce sentiment de révolte EST une pensée. Ma conviction reste bien ancrée : la culture générale est un socle indispensable pour construire une réflexion individuelle, qui ne soit pas prémâchée par autrui. Sans cela, vous êtes perdu.
→ Tiens, voilà donc une première idée.
Comment trouver les autres ?
Je me suis amusée à remonter le fil de tout ce que j’ai pu écrire ces derniers mois, notamment sur LinkedIn. Et sur les cintres de mon propre prêt-à-penser, j’ai trouvé quelques pépites. Notamment ce post, publié pour mon anniversaire, qui est peut-être l’un des plus sincères. Alors voici comment je m’y prends.
Trouver la thèse de chaque publication. Si vous n’écrivez pas, commencez (dans un carnet, un blog, LinkedIn, ce que vous voulez.) Je suis remontée dans mon historique et ai essayé de résumer en une phrase chaque pensée partagée. Quand je n’y suis pas arrivée, j’ai su que j’avais fait du H&M intellectuel. J’ai même supprimé des vieux posts pathétiques.
Noter cette phrase dans un carnet dédié. J’ai commencé dans mon cahier dédié à mes réflexions déstructurées sur mon entreprise (je sépare volontairement le structuré du déstructuré). Je l’enrichis aussi d’idées ou d’opinions que je développe en lisant des livres ou en écoutant des podcasts. Quand je suis en mouvement, j’écris à l’arrache une note dans mon téléphone, puis je la recopie par la suite.
Trouver des points communs entre vos perspectives. À ce stade, vous avez certainement des sommes d’aphorismes, certains sans grande valeur. D’autres seront très précieux et pourront faire l’objet de développement (exactement ce que je fais dans cette newsletter. J’avais noté dans mon carnet : “J’ai l’impression de ne pas avoir d’opinion sur les choses. Comme si je ne savais pas en quoi je crois.”)
Pour cela, vous pouvez vous aider de l’IA. Mais pas avant. Avant, sinon, vous refaites du prêt-à-porter intellectuel. Or, la pensée, comme un muscle, s’entraîne, se travaille, se tord un peu jusqu’à la courbature.
J’en suis arrivée à quelques thèses assez fortes qui viendront nourrir cette newsletter.
Ces thèses, ce sont, tout simplement, l’expression de mon alignement.
→ Un mélange intello et de refus des carcans, une quête de liberté qui passe par la connaissance, le mouvement et l’authenticité. Et une pensée à la croisée de plusieurs mondes : existentialisme, stratégie et littérature.
C’est déjà tout un programme.
À la semaine prochaine,
Pauline
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j'adore ton style d'écriture et tes photos 🩵