Bonjour,
Nous sommes à l’édition #50 d’Aligné, bienvenue aux 15 petits nouveaux qui nous ont rejoints depuis la fois précédente.
Comme vous (certainement), je lis des newsletters. Mes préférées parlent souvent d’écriture, parce que c’est un sujet qui me passionne. Pas le copywriting ou l’écriture LinkedIn, mais l’écriture créative, celle qui permet de faire de la (belle) littérature. Ce n’est donc pas un hasard si j’ai un pan complet de ma bibliothèque dédié à ce sujet.
Pourtant, cette bibliothèque est aussi une forme cachée de procrastination.
Mais est-ce vraiment un problème ?
😶🌫️ C’est mon thème du jour.

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La procrastination est partout
On m’a souvent demandé comment j’arrivais à tout concilier dans ma vie. Ma réponse est sensiblement la même à chaque fois : je ne procrastine pas. Ou quasiment jamais. Quand une tâche doit être faite, je la fais le plus tôt possible. Et si j’adore les deadlines, ce n’est pas parce qu’elles me motivent, mais parce qu’elles me permettent de mieux m’organiser. C’est aussi simple que ça.
Sur le papier, ça marche très bien. Je pouvais résumer ainsi : la procrastination est une histoire de paresse. Remettre quelque chose au lendemain, c’est être une feignasse, voilà.
Sauf que je me suis fait prendre au piège de ma propre réflexion limitante.
J’en reviens à mes livres d’écriture. Pourquoi je les achète ?
Pour, justement, ne pas écrire alors que j’en ai envie et que je devrais le faire.
J’ai des projets, des deadlines, des idées en tête qui ne demandent qu’à sortir de mon clavier. Mais tous les gens qui écrivent savent que le plus difficile, ce n’est pas d’avoir des idées, c’est de s’asseoir à son bureau et de commencer à écrire.
Tous ces bouquins, toutes ces newsletters, toutes ces théories que j’avale en pensant que cela va me faire écrire, ne me font PAS écrire. Cela me donne l’illusion de progresser, mais c’est une forme de procrastination assez subtile.
Alors comment naît la procrastination ?
De ce rapport passionnant : aversion à la tâche / motivation et risques associés à l’inactivité.
En somme, en n’écrivant pas, je me soulage d’une difficulté et, bien que je sois motivée, bien que l’écriture soit une part importante de ma vie, ce n’est pas celle qui conditionne ma survie. Si je n’écris pas, rien ne se passe de négatif dans ma vie.
On ne peut donc pas seulement compter sur une motivation intrinsèque. Il faut d’autres leviers, notamment la mise en place de routines. Pour moi, cela passe par du temps dédié (par exemple, le vendredi est désormais la journée que je consacre à mes projets d’écriture, qu’ils soient créatifs ou universitaires). Et aussi l’acceptation que toute procrastination n’est pas un problème.
Les deux formes de procrastination
Est-ce mal, de lire sur l’écriture, au lieu d’écrire ?
Pas du tout, car il existe deux formes de procrastination. Celle qui relève du blocage, et celle qui relève de l’incubation.
→ La procrastination de blocage est celle qui vous terrorise : parce que vous faites quelque chose que vous n’aimez pas, vous avez peur d’échouer, le résultat semble incertain, vous n’avez pas confiance en vous ou vous êtes épuisé. Personnellement, mes grandes vagues de procrastination sont souvent liées à un état de fatigue trop avancé.
→ Mais il y a aussi la procrastination d’incubation : c’est, par exemple, celle des livres d’écriture. On n’écrit pas un livre comme un post LinkedIn et tout travail créatif (j’inclus le développement d’une entreprise) nécessite d’être un peu digéré, incubé. Une étude scientifique a même montré que lors de tâches nécessitant de la créativité, il est bon de pouvoir prendre un peu de recul, pour que le sujet puisse “mijoter” tandis que le cerveau fait autre chose.
Ce n’est donc pas une procrastination de blocage, au contraire, c’est celle qui va permettre d’être meilleur, d’aller plus vite, plus loin.
La question, c’est : comment ne pas prendre l’un pour l’autre ?
Comment ne pas continuellement acheter des livres en prenant un blocage pour une incubation d’idées ?
Travailler avec la procrastination, plutôt que contre elle.
Voici deux questions pour vous aider à déterminer le type de procrastination auquel vous avez à faire.
Qu'est-ce que j'essaie de protéger ?
Êtes-vous en train de protéger une image ? Une identité actuelle ? Un confort ? Que redoutez-vous si vous avancez ? De la fatigue ? C’est souvent ce que je me dis : est-ce que ça me coûte juste trop d’énergie quand j’en manque, ou suis-je en train de quitter quelque chose ? De faire un deuil que j’ignorais, par exemple ? Si c’est la peur qui vous fait procrastiner, vous êtes dans la fuite, pas l’incubation.
Comment puis-je rendre la première action tellement petite que je ne pourrai pas l’éviter ?
Stephen King n’écrit pas un roman d’un coup, mais 1000 mots par jour. Et c’est déjà beaucoup. Quelle action pourriez-vous faire pour vous dire que vous avez commencé ? Si vous êtes trop fatigué pour aller au sport, obligez-vous à enfiler votre tenue et à faire cinq squats. Voyez petits et vérifiez d’où vient le blocage.
Parfois, il suffit de redéfinir le seuil d'entrée pour débloquer l’énergie.
Parfois, il faut accepter d'attendre — et faire confiance à ce qui se prépare en silence.
La procrastination n’est donc jamais un signal d’oisiveté.
C’est paradoxalement un moment où il faut déculpabiliser et se mettre à profiter du chemin.
Surtout quand on entreprend.
À mardi prochain,
Pauline
PS : après avoir écrit cette newsletter, je suis allée me promener, suis rentrée dans une librairie et suis tombée sur ce livre que j’ai évidemment acheté. Chassez le naturel…
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Merci Pauline pour ces super conseils. Tu m’ouvres les yeux sur quelque chose que j’ai découvert depuis un moment mais refusai de m’avouer. Je fais des procrastinations de blocage très souvent parfois c’est même le trou noir total devant mon bureau alors que je croule sous les commandes. La conséquence d’une fatigue trop grande et de vouloir tout faire en même temps. Il faut que je travaille dessus et m’organise différemment 😁
Super conseil, c'est de l'auto management au final - important d'en avoir conscience pour ne pas se laisser paralyser par des choses inconscientes !