Bonjour,
Nous sommes à l’édition #51 d’Aligné, bienvenue aux 10 petits nouveaux qui nous ont rejoints depuis la fois précédente.
Mon copain, qui est fan du Seigneur des Anneaux, adore me comparer à un hobbit. Au-delà de mon petit mètre soixante et de mon goût certain pour le thé, Bilbo et moi avons un point commun : un tiraillement entre le besoin d’être chez soi, au calme, sous un plaid, et l’envie de partir à l’aventure.
C’est une tension largement partagée chez les entrepreneurs qui n’ont aucune ambition de révolutionner le monde.
Il y a plus de Bilbo que d’Elon Musk parmi nous. Et c’est une bonne chose.
🧝🏻♀️ C’est mon thème du jour.

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La nouvelle roue de hamster
Quiconque ouvre un réseau social, aujourd’hui, ne peut qu’être confronté à un seul sentiment : celui du “pas assez”. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les adolescents sont plus déprimés. La science a prouvé le lien de causalité entre les réseaux sociaux et la faible estime de soi. Dans un travail sur vous-même, commencez par réduire un peu ce poison.
Toujours est-il que lors d’un récent call, un prospect m’a fait part d’un désalignement assez difficile à vivre. L’origine ? L’impression d’avoir quitté le salariat pour une autre course effrénée, celle du “toujours plus”.
Toujours plus de chiffres d’affaires, toujours plus de likes, toujours plus de clients, toujours plus de systèmes, toujours plus de… pourquoi, au juste ?
Ce serait un affreux mensonge de prétendre que le salariat est un enfer et l’entrepreneuriat un Eden assuré. Pour certains, peut-être. Mais c’est oublier que s’il existe une course à l’ego par le titre dans le salariat (les cartes de visite ne seraient pas si importantes sans cela), il existe strictement la même dans l’entrepreneuriat avec la course au chiffre d’affaires.
Au-delà de la toxicité du fameux “Smic LinkedIn” à 10 000€ par mois (AU SECOURS), j’ai déjà vu des entrepreneurs publier leur Kbis comme un trophée, preuve qu’ils avaient quitté la microentreprise pour monter une société, “une vraie”. Comme si ce qui existait avant ne comptait pas, n’était pas sérieux, était une cour de débutant. À ce stade, mon empathie ne suffit plus.
Que provoque cette roue de hamster ? Rien de plus qu’une fatigue que rien ne répare. Et comme le propose cette affiche trouvée au hasard de déambulations printanières à Bruxelles : quelle cuisson, pour votre burn-out ?
“Minuscule individu dans le vaste monde”
Or, si on connaît bien le mythe de l’entrepreneur de la Silicon Valley, dans son garage, prêt à lever des millions pour changer le monde (Anthony Galluzzo en a fait un très bel essai que je recommande), celui du solopreneur est en train de se construire.
⭢ Il y a le camp des révoltés, qui construisent le solopreneuriat en contre-culture du salariat. Ce sont ceux qui font hurler Murielle Pénicaud, ex-ministre du travail, quand elle dit “le développement de l’autoentrepreneuriat abîme le collectif.” À moins que ce ne soit leur bêtise, leur management toxique et leur lenteur de bureaucrate ?
⭢ Il y a les apôtres de la bougeotte, du haut de leur tour à Dubaï ou à l’étranger, faisant du mouvement une religion autant géographique que sportive. Les selfies à la salle de sport, vous connaissez.
Et il y a les petits nouveaux,
⭢ Les repentis de cette rat race, cette culture de l’effort incessant, qui après avoir les plus fidèles des deux camps précédents, retournent dans EXACTEMENT les mêmes travers, posts LinkedIn chatgépétisés à l’appui, prétendant commencer une nouvelle vie dans de vieux pots, empreints d’une pseudo-sagesse nouvelle.
Et il y a le ventre mou auquel j’appartiens. C’est moche un ventre mou, ça ne donne pas envie de se montrer fièrement sur la plage l’été. Et pourtant, c’est la grande majorité silencieuse des indépendants aujourd’hui.
Ce sont les fameux hobbits du solopreneuriat. Tiraillés entre l’envie de mouvement, de croissance, d’eux aussi, jouer le jeu, d’aller encore un niveau plus loin, gagner encore un peu plus… Et l’envie de rester dans leur canapé douillet à bouquiner avec une verveine, loin du bruit ambiant et des gesticulations nauséeuses d’un monde qui s’est perdu en cours de route.
Tolkien décrit le hobbit comme étant un “minuscule individu dans le vaste monde”.
C’est le principe du solopreneur qui n’a pas fait de son business une vocation, qui a conscience que non, le scaling n’est pas une fin en soi. Que non, il n’existe pas de business qui tourne tout seul, qui fasse gagner 10k par mois sans travailler d’arrache-pied. Que oui, on peut aussi être très heureux avec un chiffre d’affaires beaucoup plus petit, s’il correspond à une réalité personnelle, un niveau de vie à atteindre, un équilibre à préserver.
Contrairement à la Start-Up, beaucoup de solopreneurs n’ont aucune envie de changer le monde. Ils seraient bien trop petits pour cela. Au mieux, améliorer des produits ou services, apporter un peu plus de ceci ou de cela à des clients. Comme je dis toujours dans mes consultations : respirons, nous ne sauvons aucune vie. Les business d’accompagnement ou de coaching sont des luxes que s’octroient des personnes qui cherchent à accélérer et à s’améliorer. Je n’opère pas de bébé cardiaque. On peut arrêter de se prendre au sérieux.
Je crois que les entrepreneurs indépendants se porteraient beaucoup mieux s’ils avaient conscience d’être parfois victimes d’un miroir déformant, qui les force à aller toujours plus loin, toujours plus à l’aventure. On n’est pas obligé de partir travailler comme on va dans le Mordor. Si sortir de sa zone de confort n’est jamais une mauvaise idée, on n’est pas obligé d’en faire une vérité générale du quotidien, dans lequel nous serions forcés de toujours vivre dans l’inconfort. Il est aussi possible, parfois, de profiter du chemin accompli et d’y aller progressivement, étape par étape. À son rythme.
Parfois, il est juste bon de rester chez soi, de dire comme Bilbo : “Nous ne voulons pas d’aventures par ici, je vous remercie !”
Et d’être à l’heure pour le dîner.
À mardi prochain,
Pauline
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Quand on comprend qu’on n’est pas forcé de participer à cette rat race, on relâche une pression de ouf 😮💨
J’ai adoré cet article Pauline 💖
Santé à tous les hobbits, bedonnants, jouflus ou non, et rayonnants, une verveine à la main ! 🫖 Merci 🙏🏽