Ordonnance de survie pour entreprise en période critique (garantie sans homéopathie)
#4 ou l'histoire d'entreprises qui parviennent à éviter la faillite
Bien le bonjour 👋
Je suis ravie de vous accueillir dans cette édition #4 des Mondes de Demain.
Bienvenue aux 13 petits nouveaux qui nous ont rejoints depuis la précédente édition !
Dans l’épisode précédent (de héros en zéro : les 5 étapes pour faire faillite avec panache), les entreprises évoquées étaient sur une pente douloureusement glissante. Pourtant, elles s’en sont sorties ! En exclusivité, voici la traduction de l’ordonnance (illisible) qui a permis leur survie.
Ne m’appelez néanmoins pas encore docteur, ma thèse est toujours en cours d’écriture !
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On ne se connaît pas encore ?
Je m’appelle Pauline Alessandra et après 8 ans entre grand groupe et start-up, je suis devenue consultante indépendante en transformation. J’accompagne les entreprises dans les phases critiques de leur existence (restructuration, scaling) et facilite les projets de transformation et d’innovation par l’intelligence collective. Je suis également doctorante en management.
Vous pouvez découvrir mes prestations sur mon site.
Au programme de cette newsletter : une ordonnance (lisible) de survie
Réduire la complexité et les coûts (1g à chaque repas)
Se remettre en question (3 fois par jour)
Oser la différence (1 comprimé d’audace le matin autant que nécessaire)
Développer une culture du changement (100mL tous les soirs)
Construire un modèle résilient (2 gélules avant le coucher)
Let’s go ⬇️
Avant-propos
Nokia, IBM, Xerox, General Electrics… Ces noms vous parlent mais vous sentez en y pensant un arrière-goût de naphtaline. Pourtant, ces entreprises existent toujours sur le marché, voire proposent des innovations qui font oublier leur poussière d’antan. Elles, ce sont les come-back kids.

Les quoi ? Les come-back kids, ces entreprises qui ont réussi à faire leur come-back sur le marché après avoir frôlé la faillite. Les come-back kids, ce sont donc des entreprises qui ont opéré des transformations majeures pour s’en sortir.
Comment ? C’est toute la question.
1. Réduire la complexité et les coûts
(1g à chaque repas)
Simplifier, simplifier et encore simplifier ! Ne pas se laisser prendre par la machine et garder le contrôle. Cela permet de gagner du temps, de l'énergie… Et de l’argent. Les entreprises les plus performantes savent rationaliser leurs opérations de base, repenser leurs processus avec le numérique et gagner en efficacité. Par exemple, HSBC, conglomérat mondial, a désinvesti massivement pour en revenir à quatre business units. Simple. Basique. Sortie de secours évidente pour commencer à sortir de la galère.
2. Se remettre en question
(3 fois par jour)
La stratégie d’une entreprise ou ses modes de fonctionnement ne sont pas écrits dans le marbre. Ce qui était une réussite hier peut devenir votre poison de demain (parlez-en à Kodak et ses pellicules photos !) Votre stratégie est-elle toujours efficace ? Avez-vous les bonnes personnes aux bons endroits ? Vos récentes décisions ont-elles porté leurs fruits ? Être capable de se regarder en face dans le miroir sans céder à la facilité, c’est la base du traitement. 3 fois par jour minimum.
Cela permet, au passage, d’éviter d’avoir le melon.
3. Oser la différence
(Audace : 1 comprimé le matin autant que nécessaire)
Un jour, le Secrétaire Général d’un grand groupe dans l’énergie m’a parlé de « l’effet Yaourt ». Cela consiste à se dire, face à une situation donnée : “est-ce que Danone aurait fait la même chose ?” Si oui, pourquoi ne suis-je pas parvenu à me différencier, et est-ce susceptible d’apporter de la valeur ajoutée de le faire ?
C’est cela, oser la différence.
Un exemple concret : Nokia, concurrencé par Apple et Google, a osé trouver sa différence en abandonnant la production de téléphones et en se concentrant sur les infrastructures réseau (quitte à nous faire regretter le lipstick phone, mais c’est une autre histoire). Donc osez la différence, même si elle est difficile. Et pensez au yaourt.
4. Développer une culture du changement
(1g avant le dîner)
Les plus grandes transformations (et les plus longues) sont souvent culturelles. Veiller au développement d’une culture du changement et de l’innovation est clé pour réussir un pivot. Cela nécessite d’ailleurs une capacité d’inspiration et d’adhésion de la part des dirigeants, car réclamer un changement de culture ne se décrète pas depuis un tableur Excel. Ni en faisant de temps en temps un webinaire pour répéter des orientations stratégiques, comme d’autres vont à la messe.
L’être humain déteste le changement (changez votre routine matinale, vous verrez si vous êtes de bonne humeur) et développer une culture d’entreprise qui l’encourage est un vrai défi.
5. Construire un modèle résilient
(2 gélules avant le coucher)
Les entreprises les plus performantes savent qu'elles ne peuvent pas éviter les ruptures. C’est pourquoi elles mettent en place des organisations capables d’y résister, voire de les anticiper. Alors certes, vous pouvez avoir des équipes de veille pour suivre les tendances émergentes. Cela aide. Mais actions 1000 fois sous-cotées : maintenir une bonne trésorerie et recruter des talents diversifiés et complémentaires.
Le plus dur dans tout ça, quand on cherche à se transformer, c’est souvent de se rendre compte que le chemin va être…long. Une transformation culturelle peut prendre une génération et les freins au changement sont légion.
Mais eh ! C’est ce qui fait que nos métiers de transformation sont les plus intéressants : il y a des échecs — les histoires de faillite nous le rappellent sans cesse — mais la chenille peut aussi devenir papillon.
Bonus : quelques modèles stratégiques concrets
Et concrètement, comment les entreprises mourantes ont-elles survécu ?
HSCB a surtout misé sur une simplification de son organisation.
PSA a refondu l’ensemble de sa gamme de produits.
Olympus s’est concentré sur ses forces commerciales.
Qantas a amélioré ses opérations, et a renforcé ses processus grâce au numérique.
Nokia a radicalement changé son portfolio (adieu le 3310, bonjour les infrastructures réseau).
Voilà pour l’ordonnance.
Mais les ordonnances ne servent à rien si les médicaments restent dans leur boîte.
Et comme les antibiotiques, la transfo, c’est pas automatique.
Je vous dis à très vite,
Pauline
P.-S. : on n’oublie pas de faire battre le petit cœur juste tout en bas de cet e-mail, de laisser un commentaire ou de répondre si ça vous a plu ❤️
Pour aller plus loin :
Publication du BCG : The comeback Kids : lessons from successful turnarounds
Publication du BCG : How Comeback Kids Will Build the New Reality
Vidéo (en anglais) sur l’histoire de Nokia : An Unforgettable Legacy - The Rise And Fall Of Nokia
Article d’Harvard Business Review : 3 leçons de transformation d’Orange
Si vous n’aviez pas la réf de “Simple. Basique”.